LEROY MERLIN, INVITE SURPRISE DU VOYAGE-VOYAGE A NANTES

Il ne s'y attendait pas. Alain Caillaud, salarié chez Leroy Merlin Rezé depuis 17 ans au rayon gros oeuvre et materiaux, est officiellement devenu artiste contemporain. Il est le créateur de ''l'abri de jardin".

GENESE D'UNE OEUVRE HORS NORME

L'artiste nous éclaire: "Fin Mai, après la fermeture du magasin, y a eu un pot de départ en retraite bien arrosé. On a commencé à déconner avec les collègues...Batailles de polochon de laine de verre, tetris de parpaings...bref, que des conneries. Faut dire qu'on en avait dedans... On était cadenassés comme y faut !  A un moment j'ai eu un trou noir. Je me suis reveillé dans ce cabanon (dans son vomi, ndlr)  avec une scie à la main. J'sais pas ce que j'ai bouiné mais j'ai fait ce truc ! Le patron a vraiment gueulé... failli m'faire virer hein ! Jusqu'à la visite des gens du Voyage-Voyage à Nantes. Y m'ont sauvés les miches... j'ai une baraque à payer et trois mômes, alors, bon...".

SURREALISME POPULAIRE

Damien Gratzir du Voyage-Voyage découvre "l'oeuvre" par hasard en faisant quelques emplettes chez la célèbre enseigne. "J'ai ressenti une immense émotion. Le créateur a eu le geste parfait. Et puis cette cabane improbable qui trône là, dans ce décor de zone commerciale, cela "fit" (correspond) à l'esprit de la manifestation... C'est SO Voyage-Voyage à Nantes ! J'en ai parlé à Jean qui a tout de suite validé. Et puis nous avons rencontré l'artiste, Alain Caillaud. Le dialogue n'a pas été facile, il a fallu faire appel à un traducteur, car ni Jean, ni moi, ne parlons le Bouguenaisien, d'ou est originaire l'artiste ". Alain se souvient de cette rencontre: "Les types se sont présentés comme étant du Voyage... J'ai pensé, tiens, encore des manouches qui en veulent à ma feraille ou mes parpaings, pis non, en fait. Y venaient pour mon cabanon !".

UNE OEUVRE ENGAGEE

En présence d'Alain, nous lui lisons le texte de présentation qui sera associé à son oeuvre : "L'abri de jardin d'Alain Caillaud se joue des codes pour mieux les déconstruire. Mêlant humour et auto-dérision, son oeuvre est à la fois aérienne et rigidement ancrée à la suggestion de territorialité. L'artiste signe un véritable manifeste, interrogeant chacun de nous sur les excès de la standardisation de la banlieue pavillonaire, modèle  grignoteur de terre arable. Elle dévoile les préoccupations écologiques de l'artiste." . Alain nous regarde  surpris et finit par conclure dans un sourire gêné. "Ouais, c'est ça que je voulais dire". L'oeuvre est à découvrir dès l'été 2017 sur le parcours du Voyage-Voyage à Nantes.

Par le passé, l'enseigne nous avait déjà surpris par son audace