L'article paru dans l'édition Ouest France du 05 octobre 2018 a fait l'effet d'une bombe. Dans une lettre ouverte à Madame le Maire, Michel Collyer et son épouse nous expliquent, avec une colère non feinte, pourquoi ils quittent Nantes, alors qu'ils s'y sont installés voilà dix ans. "Ah! la qualité de vie! Ah! la capitale verte! Ah! l'architecture nantaise! Ah! les arts". Sur le papier glacé de Nantes Passion et du guide du Voyage-Voyage à Nantes, tout semblait comme dans un rêve. Avant que celui-ci ne vire au cauchemar.

TROMPERIE SUR LA MARCHANDISE

Le couple dépeint le centre ville de Nantes comme un sanctuaire à "skinheads, hommes à chiens, mendiants, dealers, migrants et pochetrons". La qualité de vie y est "moribonde". La ville est sale, et selon leurs propres termes, une "friche poubelle". L'architecture est en "ruine", l'insécurité permanente. La fureur est à son paroxisme lorsqu'ils évoquent les arts à Nantes qu'ils jugent "décadents". Ne comprenant visiblement ni le côut, ni l'interêt de "supercheries" comme "des noyaux de cerises bondissants, d'un squelette pendu dans un théâtre, d'un immense sous sol vide orné d'un tourne-disque et d'une canette de bière". Concluant ironiquement par cet aveu d'impuissance: "Désolé, nous sommes trop bêtes pour comprendre".

NANTES, POURTANT ELUE PLUSIEURS FOIS "PRODUIT DE L'ANNEE"

L'article a provoqué une tornade au sein de la direction marketing de la Ville de Nantes. Thomas Dabeau, conseiller municipal à la jeunesse e-citoyenne sociale et solidaire de la biodivesité et de l'intégration des aménagements numériques, semble sous le coup de l'émotion. "Je reconnais que c'est un coup dur pour notre image. C'est un véritable bad buzz! " Traduction: un mauvais signal envoyé aux futurs consommateurs de Nantes. "Nous travaillons d'arrache-pied pour donner entière satisfaction à nos clients. Capitale verte par-là, ville la plus cyclable par-ci, prix d'architecture par-là, ville la plus gay par-ci... Les citoyens sont des clients commes les autres! Et le client est roi. Une ville gère son pouvoir d'attractivité comme une marque..." conclut-il avec un large sourire à la dentition étincelante.

SATISFAITS OU REMBOURSES

Gaelle Lebrun, élue municipale au Service Après Vente s'est mis en quatre pour apaiser la colère de nos retraités: "Je les ai joint par téléphone, j'ai entendu leurs doléances. Nantes rembousera les frais immobiliers de leur installation. Et pour ne pas se quitter fâcher, je leur ai offert, en prime, deux entrées pour le Caroussel des Machines et deux invitations pour l'inauguration du Yello Park".

BEZIERS, LE TOP.

Fraîchement débarqués dans la ville Front National de Robert Ménard, notre couple semble sur un nuage. Michel nous avoue "que là au moins, on a une ville qui correspond à nos attentes. Chaque voisin veille sur l'autre grâce à l'application Béziers-Watching. On nous a offerts un pass annuel à la salle de tir... et que dire de la programmation culturelle ? Rien que le mois prochain, tenez-vous bien, Eric Zemmour au Salon du livre de Béziers (NDLR: le seul salon de France qui se termine par un grand brasier) et l'humouriste Alain Soral au palais des congrès! Que demander de plus? Mon épouse et moi sommes enchantés du produit."

UN COUPLE SOUHAITANT QUITTER NANTES SERA REMBOURSE

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